De chemins en routes, de hameaux en mégalopoles, prendre son sac et partir. C'est le rêve de beaucoup d'entre nous. La magie n'est jamais loin. On découvre toujours quelques chose. Nul besoin d'aller jusque la Grande Muraille.

Partir sans tout planifier, "à l'aventure", selon l'expression consacrée.

 

C'est un sentiment d'immense liberté. C'est le temps pour l'introspection, le temps de rêvasser, le temps pour découvrir, le temps de papoter, le temps pour goûter, le temps de prendre le temps (même si parfois, c'est la course :).

 

mamzellevoyage.wifeo.com

 

Kenya

Le périple vers le Masai Mara est long depuis Nairobi. Au sortir de la capitale et de ses quelques buildings, nous longeons la route bordée de bidonvilles. Les voies récentes à cet endroit sont encombrées. Il fait lourd. L'averse menace. Nous valsons avec les poids lourds sur les routes cabossées. Ces vieux trucks traversent le pays depuis le Zaïre ou le Congo. Sur les accotements, dans la vallée du Rift, nous croisons les habitants qui marchent. D'où viennent-ils et où se rendent-ils, nous l'ignorons. Les bergers parfois en tenue traditionnelle mènent le bétail. Les vaches et les chèvres traversent les routes. Les singes sont toujours postés aux endroits stratégiques. Les villages traversés ne sont pas riches. Néanmoins, les habitants ont tous un téléphone portable à la main.

C'est au mois de Novembre que sévit la petite saison des pluies. Nous progressons vers notre destination. Des trombes d'eau s'abattent sur la chaussée. Le paysage est assez monotone. Bientôt, la nuit tombe et la fatigue aussi. Les villages se ressemblent et montrent une grande pauvreté. Des petits commerces sont ouverts sur le bord de la route jusque tard dans la nuit.
Saison des pluies oblige, Masai Mara est très vert. Une immensité de plaines, de vallons s'offre à nous. Nous voyons à des kilomètres. La chance du débutant est avec nous. Malgré la difficulté de progression avec notre véhicule, non adapté au hors piste. Nous avons aperçu un guépard et ses 4 petits. Beaucoup de zèbres, d'impalas, de topis, de buffles, des lionnes, des lions, des éléphants, des girafes, hyènes, autruches, marabouts, babouins, phacochères et leurs petits ont fait la joie des passionnés de faune.

La pluie viendra ternir la journée suivie en soirée, par une pluie de termites. Etonnant!
Nous remontons vers le nord en direction du Mont Kenya. La route est jonchée de ralentisseurs et de nids de poules. Bientôt, elle devient très cabossée et nous sommes secoués de toute part. A certains endroits, elle n'est plus bitumée. Nous traversons une région vallonnée et pauvre. Les maisons sont faites de tôle. Les étalages de fruits se succèdent. Les enfants nous saluent au passage. Les fumées des gaz d'échappement se mélangent aux fumées des détritus que l'on brûle. Le paysage se transforme. Nous traversons des zones agricoles. La culture du thé et du café succède à celle de la pomme de terre. Les serres se multiplient. Le pays est le plus grand exportateur de roses au monde.

Nous arrivons au lodge au bord d'un plan d'eau. Celà ressemble à un piège à touristes. La quiétude de mise est quelque peu ternie par la présence de touristes américains qui ne respectent pas le silence des lieux. L'endroit est reposant après la journée longue cahotique et chaude que nous avons vécus.
Encore une journée à avaler du bitume vers le nord-ouest du pays, où les pentes sont raides et les descentes abruptes. Le paysage devient monotone et lassant. Les plantations de roses sous serre sont encore très présentes. La tengente vers les parcs du nord s'amorce. Le paysage devient volcanique mais la culture se raréfie. Les maisons s'appauvrissent. Au loin, les montagnes ceinturent l'horizon. La terre semble glaiseuse. Les pluies torrentielles ont inondé les sols.

L'arrivée à Samburu / Buffalo Springs est superbe, nue, sauvage. De nombreux animaux se montrent en cette fin de journée. Magnifique expérience! 

Ce séjour sera terni par la difficulté d'accès à l'autre bord de la rivière par la suite des pluies et de la boue.
La route vers Nairobi où nous retrouvons les chargements de véhicules, les motos et leurs tas de paille ou canapé ;) me fatigue. Les gens endimanchés vont et viennent de la messe. Les magasins sont majoritairement fermés. Pour notre retour dans la capitale, nous découvrons des routes bondées et les beaux quartiers. Visite rapide et déceptive de la ferme de Karen Blixen et du Giraffe Center. Contraste avec la pauvreté du pays que nous continuons de traverser...
Toujours plus de pluie, de boue, de pauvreté pour arriver au sud du pays. Des files de camions et leurs conteneurs remontent de Mombasa, le port. La frontière tanzanienne est marquée ici par le mont Kilimandjaro. Celui-ci joue avec les nuages. Invisible à notre arrivée, il se dévoile en fin d'après-midi. Amboseli, le plus petit et plus ancien parc du pays ne se montre pas généreux en faune sauvage. Beaucoup plus touristique, il est très visité. C'est une zone marécageuse très photogénique.
Le dernier parc visité, Tsavo est immense. Fort de ses 13800m² et 1500 éléphants, la plus grand concentration de pachidermes du pays, débusquer un animal ici est comme trouver une aiguille dans une botte de foin.
Ici, les éléphants et les zèbres sont rouges à cause de la terre. Le train pour Monbasa divise le parc en deux. Ce sont des décors de cinéma. D'ailleurs, il parait que c'est là que se trouve le rocher du roi lion.

Nous continuons notre chemin vers Mombasa semé de camions à conteneurs. Cette ville est cahotique, sale, surpeuplée, délabrée. Pour raverser vers Diani, il faut prendre le ferry. L'attente est longue et les vendeurs de rues passent entre les voitures. La chaleur est étouffante et les odeurs d'essence rendent la situation oppressante. La sortie du ferry laisse sans voix. L'eau abonde et inonde les rues. Le marché est bondé de monde. Les marchands se promènent avec leur cargaison de poulets autour du cou. Les habitants sont pour certains très maigres. Après quelques kilomètres, la population est musulmane. On entend au loin l'appel à la prière. La rue est bondée de tuktuk donnant une ambiance à l'indienne à ce bord d'océan indien. 
La mer est transparente, le sable blanc et fin file sous nos doigts comme de la farine, et la plage est bordée de palmiers. Difficile à vivre quand à deux pas, tant de misère existe.



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