De chemins en routes, de hameaux en mégalopoles, prendre son sac et partir. C'est le rêve de beaucoup d'entre nous. La magie n'est jamais loin. On découvre toujours quelques chose. Nul besoin d'aller jusque la Grande Muraille.

Partir sans tout planifier, "à l'aventure", selon l'expression consacrée.

 

C'est un sentiment d'immense liberté. C'est le temps pour l'introspection, le temps de rêvasser, le temps pour découvrir, le temps de papoter, le temps pour goûter, le temps de prendre le temps (même si parfois, c'est la course :).

 

mamzellevoyage.wifeo.com

 
 

Tenerife

Arrivée par un samedi ensoleillé sur les routes canariennes de l'île volcanique de Tenerife, je commence à grimper avec ma petite citadine sur les pentes du parc national du Teide, en direction de Vilaflor, petit village coloré.

Il fait chaud, et, cela tranche avec la longueur incensée de cet hiver aux couleurs d'automne, tant la pluie n'a cessé depuis Octobre.

Arrivée à plus de 2500m d'altitude, le vent est froid. Nous ne sommes qu'en février. Le paysage est fantastique. Tantôt volcanique, tantôt lunaire. Je m'aventure entre les roches de couleurs différentes et la lave pétrifiée suite aux différentes éruptions. 

Une belle balade m'attend plus loin autour des Roques de Garcia. Ce paysage est un condensé des parcs de l'ouest américain. En me dirigeant vers le nord du parc national du Teide, j'observe des roches vertes. L'eau a dû s'infiltrer et argiliser la roche.

Le changement de paysage s'effectue lors de la redescente vers mon point de chute. Je traverse, alors, une forêt. La corona forestal est une forêt de pins qui entoure le mont Teide. Je retrouve les nuages, les plantations et un certain degré d'humidité en traversant les nuages bas. 
Nous sommes en période de carnaval mais les festivités sont annulées. En effet, les Canaries attendent un fort coup de vent.

Au petit matin, le vent souffle déjà très fort sur le petit port touristique de Puerto de la Cruz. La première capitale et première cité balnéaire de Tenerife a gardé un certain charme malgré les constructions aux alentours. Elle a gardé ses plages de sable noir et s'y baigner est assez dangereux. C'est pour ça qu'il existe des piscines naturelles où vous êtes protégés des lames. Ces piscines et le littoral, en général, se dégradent et s'érodent, d'années en années, au fil des tempêtes.

La route s'élève. Avancer est difficile. Au fur et à mesure de la matinée, le vent s'intensifie. Les rafales draguent le sable, la terre, des détritus. On entend voler de la tôle. Les palmiers se plient. La vue est bouchée par des nuages bas et le ciel se voile. Je rebrousse chemin, à bout de souffle, desséchée par ce vent chaud.

Des murs se sont écroulés, le feu s'est déclenché. L'odeur de fumée se rapproche. Un sentiment de fin du monde s'abat sur Puerto de la Cruz. L'air est maintenant irrespirable et tout est jaune. C'est la Calima, ce vent du Sahara qui apporte le sable du désert. 
La Calima restera quelques jours et le ciel restera voilé lors de la découverte du parc de Teno.

Masca est un village perché dans les montagnes. La route est sinueuse pour y arriver. Les touristes sont nombreux et les places sont chères. L'endroit est incroyable bien que dans la brume. 

La route vers la pointe du Teno est fermée à la circulation et le bus se prend dans le village voisin. J'entreprends la montée sur le bord de la route. On se sent tout petit parmi ses rocs. Des filets contiennent les rochers qui se détachent. C'est réellement une route "peligrosa".

Sur le chemin du retour, l'arrêt à Garachico est très agréable. Les maisons de ce village sont très jolies. Malheureusement, les piscines naturelles sont interdites d'accès car elles ont été détruites, il y a 3 ans et toujours pas reconstruites.

Non loin de là, le village Icod de los Vinos, dans une région viticole, est fameux pour son dragonnier millénaire qui n'aurait que 400 ans. Son église est très charmante également.
L'Anaga est un parc rural dans le nord-est de Tenerife. 

On peut y découvrir une forêt subtropicale humide. S'y balader est une promenade visuelle, sensorielle et odorante. 

Randonner dans ce parc est un enchantement surtout si vous êtes sportifs. C'est une journée magnifique qui vous attend si vous choisissez d'y consacrer une ou plusieurs journées. On y croise moins de monde tant les chemins sont nombreux. 

Sur le chemin du retour, je tourne longtemps avant de trouver de quoi stationner à Santiago de la Laguna. La Laguna, pour les intimes, est une très jolie petite ville, d'une architecture admirable et colorée. Après hésitation, je ne regrette pas mon arrêt.
Le parc du Teide regorge aussi de randonnées et de balades. Je décide de lui consacrer une deuxième journée.

Je pars à la découverte de la faune et de la flore en sommeil en ce mois de février suivie par le vol des faucons crécerelle.

Le volcan Teide ne me quitte pas des yeux jusqu'à la forêt de pins qui borde le parc.

Plus loin, les couleurs ocre et or s'entremêlent pour former un paysage lunaire et minérale. Nous sommes à 3500 mètres d'altitude. Le silence est d'or. Les lézards jouent à cache-cache avec les touristes.
La difficulté de se baigner sur la côte nord me pousse vers le sud pour la journée. 

Sur le chemin, je descends les lacets en épingle jusqu'à Los Gigantes, falaises géantes. 

A partir de ce moment, la circulation devient dense et je me retrouve dans les embouteillages. Ne sachant si les plages sont loin, je tourne un moment avant de me garer. Les plages du sud de Tenerife sont de sable blanc, importé du Saraha. Les lieux sont bondés de touristes européens habitués des lieux. La côte est construite à outrance et n'a plus aucun charme. Il y fait beaucoup plus chaud. Les peaux sont blanches et rouges, écarlates parfois. 

L'eau reste fraîche et la mer légèrement agitée. Je teste plusieurs plages entre Los Cristianos et Los Americanos. La promenade est bondée de retraités, de bidonnants, de peaux bronzées à l'année et de ses fameux peaux blanches qui ne connaissent pas l'écran total ou le parasol.




A mon arrivée à Puerto de la Cruz, je suis descendue côté sud, sous la Calima.

Le dernier jour, je pars côté nord, au milieu des bananeraies et des lézards vers la très belle plage de Bolullo.

Je profite de la douceur du climat et du bruit des vagues pour mon dernier jour avant mon retour vers le gris breton et le climat pesant du début de crise du Covid19 qui confine déjà un hôtel à Los Ajelos sur la côte sud de l'île.




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