Nous sommes en période de carnaval mais les festivités sont annulées. En effet, les Canaries attendent un fort coup de vent.
Au petit matin, le vent souffle déjà très fort sur le petit port touristique de Puerto de la Cruz. La première capitale et première cité balnéaire de Tenerife a gardé un certain charme malgré les constructions aux alentours. Elle a gardé ses plages de sable noir et s'y baigner est assez dangereux. C'est pour ça qu'il existe des piscines naturelles où vous êtes protégés des lames. Ces piscines et le littoral, en général, se dégradent et s'érodent, d'années en années, au fil des tempêtes.
La route s'élève. Avancer est difficile. Au fur et à mesure de la matinée, le vent s'intensifie. Les rafales draguent le sable, la terre, des détritus. On entend voler de la tôle. Les palmiers se plient. La vue est bouchée par des nuages bas et le ciel se voile. Je rebrousse chemin, à bout de souffle, desséchée par ce vent chaud.
Des murs se sont écroulés, le feu s'est déclenché. L'odeur de fumée se rapproche. Un sentiment de fin du monde s'abat sur Puerto de la Cruz. L'air est maintenant irrespirable et tout est jaune. C'est la Calima, ce vent du Sahara qui apporte le sable du désert.