A mon arrivée à Faro, en Algarve, le vent frileux danse avec le soleil. La route est déserte en ce dimanche. Ma traversée vers le sud de l'Alentejo se déroule au son de la musique portugaise moderne. Ma destination finale est Vila Nova de Milfontes. Ce village de surfeurs ressemble à une belle endormie après la saison. Station balnéaire au bord de la rivière Mira, la vie estivale s'écoule au rythme de la musique de ses nombreux bars de nuit. Je suis bien contente de ne pas avoir à la connaître sous cette angle. Je suis venue me retrouver après cette année douloureuse, soignée mon coeur endolori et mon corps aussi.
Il y a une heure de décalage entre les deux pays. Mais, je reste à l'heure française. Je pars vers le nord, à la limite du parc naturel, qui démarre à Sines. La plage de Samoqueira, sur la belle route vicentine, est dénaturée, au nord, par la centrale thermo-électrique, désormais fermée, de Sines. Ce bel endroit préservé me fait penser à la côte bretonne. Plus au sud, le petit village tout aussi endormi de Porto Covo semble compter parmi ses habitants que quelques oiseaux : goélands, cormorans, moineaux et mésanges. Pour faire face à l'impressionnante et immense plage de Malhao, la voiture doit avaler 3 kilomètres d'une piste non bitumée et cabossée qui la macule de poussière. Le soir venu, il est agréable de se promener dans le petit village de Vila Nova de Milfontes. Le sentier côtier sablonneux est sympa malgré la petite fraîcheur automnale.
Quelle belle journée qui commence pour la découverte de Zambujeira Do Mar. Ce village blanc est en léthargie comme les autres. Néanmoins, la côte offre un dégradé de couleurs par sa flore et sa roche. Tantôt, on se croierait en Arizona. Plus que jamais, c'est magnifique et émouvant de se sentir au coeur de l'histoire géologique de notre continent. Malheureusement, comme partout sur les côtes portugaises comme sur les nôtres, la falaise s'effrite peu à peu et pousse à faire un détour de 3 kilomètres par la route pour accéder au petit port de pêche. Ici, il s'agirait plutôt d'une cale où trois bateaux ondulent au rythme des vagues. Des nasses bleues s'entassent sur les abords. Plus loin, Cabo Sardao offre un spectacle saisissant entre rochers gigantesques, cigognes dans leurs nids et envolées de goélands avec en toile de fond, un phare rouge et blanc. Un lieu plein de majesté et de mystère qui me fait penser à la Pointe du Raz dans le Finistère. En fin de journée, les dunes d'Almograve et sa plage abreuvée de sources ruisselantes qui fragilisent une roche qui ressemble à de l'ardoise est le cadre de ma tentative de baignade sans combinaison. Mon idée fut bien raffraîchissante et ma sortie de la grande bleue fut assez rapide.
C'est ainsi que s'achève la visite du parc de l'Alentejo mais la route vicentine continue vers le sud en Algarve.