De chemins en routes, de hameaux en mégalopoles, prendre son sac et partir. C'est le rêve de beaucoup d'entre nous. La magie n'est jamais loin. On découvre toujours quelques chose. Nul besoin d'aller jusque la Grande Muraille.

Partir sans tout planifier, "à l'aventure", selon l'expression consacrée.

 

C'est un sentiment d'immense liberté. C'est le temps pour l'introspection, le temps de rêvasser, le temps pour découvrir, le temps de papoter, le temps pour goûter, le temps de prendre le temps (même si parfois, c'est la course :).

 

mamzellevoyage.wifeo.com

 
 

The Canadian

Toronto, 1er mai 2010

Quelques accolades et me voilà partie dans mon premier tramway, le premier mode de transport de mon voyage. 

En cette soirée pluvieuse, je sens déjà, alors que le "streetcar" se rend à Union Station, que cette ville va me manquer, que ce pays qui a été le mien pour un an va me manquer. Arrivée à la station de train, le poinçonneur avec qui j'échange quelques mots courtois est un amoureux de ma charmante Bretagne. Que de fans!

Je monte à bord du "Canadian", ce train qui relie l'Est à l'Ouest du Canada et vice-versa. J'ai décidé de m'arrêter à Jasper, en Alberta. C'est un parc national qui se prolonge jusqu'au très connu Banff. Je n'ai que peu de temps, malheureusement. Mais, je me devais d'aller fouler les terres des grizzlis et des mouflons canadiens.

L'équipe est très sympathique. Ils sont du Manitoba où nous ferons escale. Le Manitoba concentre la deuxième plus grande communauté francophone du pays. Ce voyage sera "roots". Le train est loin d'être plein. Mais, les sièges sont suffisamment large pour ma petite personne. 

Il est 10H quand les premières secousses du train se font ressentir. Je quitte, donc, la cité torontoise avec nostalgie. Je la revois dans un mois pour la dernière fois. La sirène du train déchire le silence de la nuit. Nous progressons lentement vers l'ouest. Parfois, nous nous arrêtons pour laisser passer les longs convois de marchandises. 
Jour 1 : Ontario, Manitoba


Aux premières lueurs de la journée, quels magnifiques paysages! 

Des immensités de sapins et de lacs; les habitations ne semblent pas en très bonne état. Ce sera le cas dans beaucoup d'endroits que nous traverserons. 

Nous sommes au milieu de nul part. En tout cas, c'est l'impression que donne ce voyage sur rail.

Après la grisaille matinale, le soleil se dessine sur la belle Ontario. J'imagine comme ça doit être magnifique en Automne. Parfois, le train s'engouffre entre deux parois rocheuses comme si la nature s'ouvrait sur notre passage.

Plus loin, je déplore la présence de bonbonnes de gaz sur les bords de la voie. Cétait trop beau pour être vrai. L'Homme reste l'Homme :(.

Durant ces trois jours, les moments les plus magiques sont les levers et couchers du soleil. Les nuits sont plutôt agitées. Les réveils sont donc plus que matinaux, crépusculaires, dirais-je même. ;)

La majesté solaire, je n'ai pas voulu la photographier ou je l'aurais fait chaque seconde avec un résultat médiocre.
Jour 2 : Manitoba, Saskatchewan


Arrivés à Winnipeg, une escale de 4h est prévue pour le train et pour les passagers.

La "bien-surnommée" Winterpeg me fait penser à une Detroit de l'ouest canadien. 

On ressent l'importance passée de cette ville. Au temps du commerce de la fourrure, elle devait être un centre économique, un lieu de brassage de la richesse. 

Tout comme Detroit fut le centre économique de l'automobile.

Ce matin-là, je l'ai trouvé bien morne, et, en ce début du mois de mai, sous quelques flocons.

On ressent aussi comme partout au Canada, les traces de la lutte pour le territoire des Britanniques sur les Indiens.

A ce moment, nous sommes dans les plaines, les terres agricoles colorées selon les cultures (jaunes, beiges, marrons,...), le bétail, un avant goût de Far-West, le Texas sans le pétrole! 

Même si la région des lacs est derrière nous, les terrains sont gorgés d'eau. C'est très marécageux. 

Cette nuit-là, il pleut beaucoup. A l'entrée de Saskatoon, je me réveille, il me semble que c'est de la neige. 
Jour 3 : Saskatchewan, Alberta

Au petit matin, station d'Edmonton. Nous faisons escale pour prendre de nouveaux passagers.

Je n'avais pas rêvé. Il neige bien un 3 mai. C'est incongru pour une bretonne! La neige s'intensifie. En un quart d'heure, la vue se brouille. Désormais, on ne voit plus que le panneau Via Rail, la SNCF canadienne.

Un lapin joue, entre les chemins de rails, à ne pas se faire écraser pas un convoi de marchandises. 

Ironie du sort, une dizaine de minutes après notre départ, nous percuterons une voiture à un passage à niveaux. Ni le bruit, ni le choc n'a pu nous faire penser un instant que c'était une voiture. Deux heures et trois morts plus tard, nous repartons. 

La bonne ambiance de notre wagon vient de tomber...

Arrivée très en retard à Jasper, camping par -10°C. Le temps gâchera un peu la fête. 

La magnifique route à travers les montagnes et les nuages ramènera du bonheur au voyage. 

Il est vrai, que le superbe hôtel dans lequel j'ai passé la nuit a bien aidé aussi. Rien de mieux qu'une bonne douche, qu'un bon dîner devant une partie de hockey et un confortable lit. Fichtre, j'avais oublié que ça existait.




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