Ocedeixe marque le début de l'Algarve. Ce joli coin de campagne où serpente une rivière mène à une plage pleine de surfeurs. En fait, ce ne sont que quelques surfeurs. Car, La fameuse plage d'Arrifana, que je découvre plus tard, est blindée de surfeurs allemands, néerlandais, belges ou français.
En redescendant de la plage, je m'arrête à Aljezur. Ce petit village blanc typique dont l'église est fermée, comme partout, propose une montée jusqu'au château en ruine. En enjambant et en longeant la rivière Aljezur, on découvre des marais salants avant d'accéder à la plage Amoreira, qui veut dire Mûre et non Amoureux ;).
Sous un soleil de plomb, j'arrive à la plage de Monte Clerigo. De très belles vues se découvrent sur les marais, la rivière et la plage d'Amoreira. Partie pour huit kilomètres de randonnée vers la plage de surfeurs d'Arrifana, je suis d'abord la falaise. La balade se poursuit dans une zone de pinède toujours dans le sable. Après la très difficile montée finale, je m'imagine le calvaire estival sous un soleil caniculaire. Je repars à pied par la vallée et la route où ma progression est plus simple. Sur le chemin du retour, j'observe un couple. Elle, tshirt rayé, short à fleurs, baskets multicolores, et sac assorti et son mec, sa petite queue de cheval haute, son téléphone avec perche à selfie et son petit trot pour grimper la route pour aller me déranger sur mon spot où je déjeune tranquille. Plus tard, lorsque je reprends ma route, il se dandine, assis, au bord du précipice pour prendre la photo qui fera baver sur les réseaux sociaux. Peut être sa dernière? lol.
La plage de Carrapateira est déserte, en ce matin d'automne brumeux et frais. Les premiers points de vue manquent de soleil. Cependant, les points de vue sont époustouflants, tout au long de ce parcours de 10 kilomètres, qui amènent à une grande plage de surfeurs. Un chemin de campagne entre les monts, où les lauriers odorants sont partout, nous conduit au village, où les eucalyptus prennent le relais odorant de la balade. Pour rejoindre le point de départ, la traversée par les dunes se fait pieds nus, plus facile. Un bras de mer s'engouffre et j'y vois des bars bienheureux. Cette portion du sentier apporte une nouvelle perspective sur le paysage jusqu'à la plage balayée par le vent. Le bruit des vagues est assourdissant sur cette sublime et sauvage costa vicentina. Quelques chevaux paissent le peu d'herbe derrière la dune. Après l'Arizona, John Wayne a investi un autre coin du Portugal. Une cabane (bar) plantée au milieu du désert de sable (immense plage) peut aussi faire penser à la dune du Pyla.
Praia Castelejo est une plage plus couru et plus connu. En effet, la route pour y accéder est bitumée. En amont, le parcours reste semé d'embûches à cause des racines qui ont soulevé le bitume sur la route bordée d'arbres. La descente est à pic. L'arrivée sur la plage jette un froid. Je regrette presque d'être descendue tant tout à l'air plus sinistre: la noirceur de la roche préhistorique, la brume que provoque le vent et les vagues, le vent qui souffle plus fort, l'air qui est plus froid et l'eau glaciale. A gauche de la plage, un pic gigantesque et quatre jeunes qui jouent (mal) au freesbie, une maman et ses deux enfants et des perdus comme moi qui cherchaient la chaleur. Peine perdue, je me suis arrêtée à la plage de Vale de Homem à Rogil avant de rentrer.